Interviews voyages #1 : Rayan expatrié aux Etats-Unis et au Japon

Cet article est le premier d’une série qui je l’espère prospèrera sur le blog. J’ai envie de donner la parole aux voyageurs. Nous vivons chacun nos voyages de façon différente, et la vie nous offre parfois des voyages inattendus. Que vous vous identifiez ou pas dans ces récits, ils vous aiderons peut-être à appréhender les voyages de façon différentes, à vivre vos voyages de façon inhabituelle ou juste de rêver à un voyage à venir. Voici donc une autre façon de vous faire voyager sur le blog, et de vous donner la parole. J’espère que cette nouvelle rubrique vous plaira, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire, ou tout simplement à réagir à ces interviews inédites. Voici donc ci-dessous ma première interview, celle de Rayan.

Qui es-tu ? (d’où viens-tu, quel âge as-tu …)

Rayan, 29 ans, originaire de Paris 17e quartier où j’ai passé le plus clair de mon adolescence. D’origine Tunisienne de part mes deux parents, cette bi-nationalité est une richesse et c’est de la que commence ma multiculturalité.

Pourquoi es-tu parti à l’étranger ?

La principale raison c’est le travail. A la sortie de mes études et malgré bon nombre d’entretien, aucune entreprise ne m’accordaient leur confiance par manque d’expérience.

Les opportunités ont été bien plus nombreuses à l’étranger. Mon premier emploi à été un contrat VIE (volontariat international) m’ouvrant les portes des Etats-Unis. Afin de prolonger mon engagement, une nouvelle opportunité pour une mission au Japon m’a été proposée.

D’autres raisons m’ont poussés à chercher à travailler à l’étranger notamment mon goût pour les voyages, la découverte mais aussi le besoin de m’émanciper, connaitre ma capacité à m’adapter à de nouvelles cultures en ne comptant que sur moi même.

Dans quel pays as-tu préféré être expatrié ? 

C’est difficile de départager ses préférences entre les Etats-Unis et le Japon.

Je dirai les Etats-Unis pour plusieurs raisons. La culture Américaine a pris une place importante aussi bien médiatique que réelle partout dans le monde avec la musique, le cinéma ou même les fast food. Autant d’éléments, de points d’ancrage avec lesquelles j’ai grandi. 

On aime ou on déteste, je fais partie de ceux qui ont toujours été fasciné par ce pays.

Ces facteurs en plus de l’anglais que l’on apprend depuis le collège m’ont permis de m’adapter très facilement tout en étant dépaysé.

La langue as t’elle été un obstacle à ton installation ?

Oui, aussi bien aux Etats-Unis qu’au Japon mais pas dans les même mesures.

Evidemment le Japon a été l’expérience la plus compliqué et si l’entreprise ne m’avait pas aidé ça aurait été pire. La langue fait partie de la culture d’un pays, ne pas parler ni écrire ni comprendre l’environnement qui nous entoure est complètement déstabilisant. A nous de nous adapter.

Aux Etats-unis il m’a juste fallu un peu de temps pour que mon oreille s’habitue à l’accent.

Trouves-tu que cela est facile de s’expatrier ?

Absolument pas, c’est un risque pris aussi bien par l’employé que par l’entreprise. Donc il y a une période courte et délicate ou mutuellement on peut remettre en question nos choix. L’expatriation c’est aussi la séparation avec ses proches, famille, amis et tout son quotidien auquel on s’est s’attaché. On en revient à la clef de l’expatriation, s’adapter et se rappeler les raisons pour lesquelles on a pris ces risques.

Qu’est ce que tu retiens le plus de cette expatriation ?

Toutes les personnes que j’ai rencontré, qui m’ont apportées du positif et ont aidé à ce que cette expatriation soit une réussite, aussi bien les relations amicales mais aussi professionnelles que j’ai pu créer. Sans oublier évidemment les voyages que j’ai pu réaliser.

A part ton expatriation, où as-tu voyagé ?

A part mes deux expatriations où j’ai bien sur voyagé « domestiquement ». J’ai pu découvrir de nombreux pays durant cette expérience : Mexique, Taiwan, Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie, Corée du Sud, Hong Kong et Macao. Cette liste s’est terminée à cause de l’épidémie en cours. Sans citer les pays découverts en dehors de ces 3 années d’expatriation.

Quel continent as-tu privilégié ? Pourquoi ?

J’ai privilégié le continent Asiatique pour le travail. En France on a toujours eu cette vision admirative mais aussi angoissante du travail en Asie en terme d’heures et d’énergie à fournir. 

J’ai voulu en juger par moi même et me challenger pour connaitre mes limites.

Quel pays t’as le plus marqué ? 

L’ile de Taiwan m’est restée dans la tête. C’était surprenant de voir le mélange entre la végétation et la vie humaine. A plusieurs endroits c’est comme si la nature reprenait ses droits et on peut apercevoir des bâtiments et commerces se faire recouvrir de lianes, d’arbustes. Taipei, la capitale, a un relief montagneux et c’est juste magnifique d’observer des gratte-ciels se confondre avec les montagnes d’un vert éclatant et de voir la mer en fond.

Quel voyage a marqué ta vie ?

Sans hésitation je souhaite répondre que ce voyage à commencé aux Etats Unis où j’ai eu la chance de vivre des vacances extraordinaires en famille avant de subir à distance au Japon le décès soudain de mon très cher beau-père, l’épreuve la plus terrible à laquelle j’ai dû faire face et je souhaite par ces lignes lui rendre hommage.

Qu’est ce que tu as préféré : t’expatrier, voyager seul, voyager avec des amis ..?

Cela m’a surpris moi même, voyager seul a été une grande satisfaction contrairement a ce que j’aurais pensé. 

On se découvre, on avance à son rythme, on pense et on contemple comme bon nous semble. Les rencontres sont plus faciles puisqu’on est forcé d’interagir davantage avec les autres et d’ouvrir cette bulle dans laquelle on se retrouve lorsque l’on est en groupe.

Quelles sont les choses qui te manquent le plus ?

Sans hésitation ma famille et mes amis. La distance est difficile à vivre, le décalage horaire pour certaines destinations n’arrange pas les choses puisque mutuellement on a du mal à se rendre disponible dans nos journées. Lorsqu’on prend conscience de notre absence pour les événements importants il faut s’accrocher à l’objectif que l’on s’est fixé pour notre départ.

Quel pays rêves tu aujourd’hui de découvrir ? 

Les pays de l’Amérique latine et du sud, notamment les moins touristiques : la Colombie, le Pérou, le Venezuela, le Brésil puis l’Argentine. Je n’ai eu la chance de visiter que le Mexique qui m’a déjà laisse de très bons souvenirs. Je suis certains que ces prochains voyages vont être marquants.

L’Australie était sur ma liste pour un dernier voyage en Asie mais l’épidémie actuelle du coronavirus me force à reporter. D’ailleurs cette crise rappelle la chance que l’on avait de pouvoir circuler et découvrir les richesses de ce monde.

Quelle leçon tires-tu de ces dernières années à voyager ?

Cette expatriation m’a beaucoup appris sur moi même, ma capacité à m’adapter et à évoluer loin de ma zone de confort mais également à étendre mon champ de vision sur le monde qui m’entoure.

Mes voyages ont été beaucoup plus nombreux hors Europe. Il y a d’une part le manque de budget auquel je faisais face pour justifier cela mais je l’admets aussi que je ne voyais tout simplement pas ces pays comme des futures destinations.

Il y a tant à découvrir aux portes de notre propre pays avant de regarder l’autre bout du monde. Plusieurs pays d’Europe seront sur ma liste lorsque les frontières me le permettront notamment les pays scandinaves que je n’ai jamais eu la chance de découvrir.

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Un grand merci à Rayan de m’avoir permis de l’interviewer pour inaugurer cette nouvelle rubrique du blog. Son récit est interessant et enrichissant. L’une des principales raisons de s’expatrier est pour le travail. Ce qu’on vit est doublement difficile, il faut s’adapter au pays mais aussi à la façon de travailler comme nous l’explique Rayan dans cette interview. 

J’ajouterais pour conclure que ce récit nous éclaire également sur le fait que l’épidémie actuelle qui touche le monde entier a un impact sur nos voyages, mais aussi nos expatriés.

D’autres interviews voyages arrivent très bientôt sur le blog, j’ai hâte que vous les lisiez.

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